Benkirane Thami est né à Fès le 21 décembre 1954. Autodidacte, il pratique la photographie depuis 1976.
Actuellement, il est professeur universitaire à la retraite depuis octobre 2020. Spécialiste des sciences du langage et de phonétique expérimentale, il a enseignsé également la photographie en tant qu’art visuel en relation avec la littérature.
Il a à son actif plusieurs expositions individuelles et collectives au Maroc et à l’étranger (Algérie, Tunisie, Liban, Iran, Mali, France, Allemagne, Espagne, Italie).
Il a participé en tant que photographe à l’année du Maroc en France en 1999, à la cinquième édition des rencontres internationales de la photographie de Bamako au Mali en 2003. Il a participé à l’exposition inaugurale (2014-2015) du musée Mohammed VI d’art moderne & contemporain de Rabat.
– « White Writing », exposition collective consacrée à la photographie africaine, Syracuse, Sicile, juin-juillet 2020.
– « Rihla » exposition collective à l’Espace d’Art de la Société Générale de Casablanca du 10 janvier 2019 au 10 janvier 2020.
– « Instants tannés de lumière », Fondation des trois cultures, Séville, Espagne, 16-22 juillet 2018.
– « Mémoires de photos, photos de mémoires », Rencontres Photographiques de Rabat, Galerie Bab Rouah, mai-juin 2018.
La série photographique expérimentale intitulée « White Writing » tente de saisir une phase fugace dans le mouvement de déplacement d’une ou de plusieurs personnes. Cette phase saisie dans la dynamique de la marche est révélée par un dédoublement partiel ou total du sujet. Ce double se révèle comme « en négatif » sur le plan photographique. La silhouette blanche ne correspond pas à l’ombre portée. Elle se manifeste ainsi directement à la prise de vue moyennant l’usage de longs temps de pose et de surexposition (entre 2 et 3 IL : Indices de Lumination). L’appareil numérique est utilisé sans trépied et avec débrayage de tous les modes de stabilisation de l’image. La netteté de l’image n’étant pas le but ultime à atteindre, une translation et un tremblé volontaire de l’appareil accompagnent l’instant de la prise de vue.
Dans l’histoire propre à notre médium, cette série expérimentale ne va pas sans faire penser aux expériences qui ont eu comme résultats d’asseoir la chronophotographie (cf.: Eadweard Muybridge, Étienne-Jules Marey, etc.).
À la différence près que dans la présente série, la dynamique de la marche –saisie comme un palimpseste de pas et de gestes- est saisie dans le même cliché photographique moyennant une seule prise de vue. C’est une sorte de chronophotographie instantanée.
En résonance avec l’histoire de l’art et par l’intérêt qu’elle porte à la saisie du mouvement, cette série expérimentale s’apparente aux préoccupations qui ont animé le futurisme, mouvement artistique du début du 20ème siècle.