Aït Wakrim Zakaria
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Après des études d’ingénieur spécialisées dans les sciences physiques de la lumière en Espagne, l’intérêt de Zakaria Aït Wakrim pour la photographie a commencé en même temps que ses études d’ingénieur. Ses premiers travaux photographiques sont imprégnés d’une recherche expérimentale et s’apparentent à une exploration de la façon dont se dessinent les limites de la perception. Il met en pratique des moyens expérimentaux afin de porter ses réflexions sur des concepts qui le fascinent depuis toujours, tels que l’identité et le changement. Il fait usage d’un langage visuel à la fois narratif et poétique, pour susciter une réflexion autour du changement accéléré que subit l’Afrique du Nord aujourd’hui, afin de provoquer le débat autour des notions d’identité et de progrès. Il développe une écriture protéiforme entre paysages et portraits. Pour lui la photographie est un moyen visuel d’affronter la réalité, mais aussi un moyen d’en élargir la perception.

A partir de 2010, Zakaria Aït Wakrim a participé à plusieurs expositions internationales comme récemment au Musée National de la photographie à Rabat (2020), RAW Street Photo Gallery à Rotterdam (2018), aux Rencontres Photographiques de Rabat (2017-2018), aux Rencontres Photographiques de Fès (2018), à la Galerie Venise Cadre à Casablanca (2017), à Abla Ababou Gallery Rabat (2018), Mystique 2.0 à Art Space Casablanca (2019), à Vantage Point 7 Sharjah (2019), à Millepiani Gallery à Rome (2018) et notamment au African Lens à Cape Town en Afrique du sud (2016). Ces séries photographiques ont été publiés dans plusieurs photobooks et magazines comme : Africa State of Mind, Off-the-wall, Lumières Marocaines, Casablanca nid d’artistes, Fisheye magazine, World Literature Today, Diptyk, l’Économiste, Tel-quel ou publiés dans des reportages sur des sites web comme celui de la CNN et la BBC. Il est représenté par la galerie Chrysalid à Rotterdam

Site internet https://www.zakariawakrim.com

Série « Annexes »

Annexes est une série qui cherche à questionner et à explorer l’avancée d’un monde, qui se veut moderne et urbain, face à un autre, plutôt rural et rustique qui ne fait que reculer depuis un certain temps. Il suffit de sortir de Casablanca, en prenant n’importe quelle direction, pour se rendre compte que le Maroc est un chantier à ciel ouvert. Le Maroc en marche, tel serait le nom du chapitre que traverse le Maroc actuel. Souvent, le rapport que l’on perçoit dans cet élan se rapproche plus d’une annexion, que d’une avancée organisée. Il existe un sentiment d’assimilation, d’un milieu rural par un autre, plus urbain. Ce monde rural marche tout simplement à une autre vitesse, à un autre rythme. On perçoit une certaine anomalie de cette frontière glissante entre deux mondes. Le monde rural n’a guère le temps de s’adapter à cette frénésie.

On se demande, en voyant comment les choses changent, s’il existe vraiment un plan urbain, une stratégie de logement, qui chercheraient à répondre aux besoins du pays et à créer une certaine mixité sociale. Les constructions avancent souvent plus vite que le plan de l’agence urbaine, qui des fois semble se réduire à la construction de logements sociaux. On constate le nombre de nouveaux quartiers apparus dans cette décennie, comme naufragés en pleine campagne agricole, loin de la ville, souvent manquant d’infrastructures basiques comme les écoles ou les hôpitaux.

Cette série utilise une technique de photographie infrarouge et expérimentale, qui lui confère un spectre chromatique anormal qui confond l’œil. À travers ces couleurs décalées, la série cherche à attirer l’attention sur ces scènes, sans humains, souvent de l’ordre de l’insolite, devenues invisibles pour l’œil des habitués.

« de 8 »