Photographe autodidacte de formation, Abderrazzak Benchaâbane est né en 1959 à Marrakech où il vit et travaille. Depuis son jeune âge, il s’est intéressé à la photographie. Il fait ses premiers pas à l’âge de 12 ans dans l’atelier du photographe de quartier où il vivait. Il découvrit très tôt la magie des chambres noires où les photographies naissaient lentement dans les bains du révélateur. Très vite, il quitta l’atelier pour aller faire des photographies dans la nature où il aimait photographier les hommes dans leur environnement naturel découvrant ainsi les multiples facettes du Maroc Profond.
Depuis, homme et nature sont devenus les sujets favoris de ses reportages. Petit à petit, il a poussé les frontières de ces territoires pour explorer d’autres horizons. Ses voyages le menèrent en Algérie, Tunisie, Lybie, Egypte, Soudan, Mali, Niger et Chili…
Ses travaux ont fait depuis 1981 l’objet de plusieurs expositions au Maroc, en France, Belgique, Syrie, Danemark….
Ses photographies ont été publiées par plusieurs Magazines et a participé à des ouvrages collectifs. Il a reçu plusieurs prix pour ses reportages.
Site internet : https://www.benchaabane.com
En chacun d’entre nous les souvenirs d’enfance creusent des sillons, laissent des traces et écrivent des histoires dont nous sommes à fois acteurs et spectateurs privilégiés.
Que reste-t-il des parfums, des voix et des images de notre enfance ? Des souvenirs et des émotions.
Le retour au pays de l’enfance est toujours merveilleux et parfois douloureux mais c’est heureusement l’innocence qui l’emporte sur tout le reste.
Entreprendre une flânerie sur les pas de son enfance est une manière de remonter le temps et de s’étonner aussi son emprise sur les murs et les gens de la ville qui nous ont vus grandir.
Par magie tout revient et le film d’hier se déroule devant nos yeux tout en évoquant hier avec les images d’aujourd’hui. Telle est la force de la photographie quand elle donne matière à une démarche autobiographique. Elle n’est plus l’accessoire d’une archéologie personnelle, elle en est l’âme et la matrice.
En 1999, à l’âge de quarante ans, au hasard d’une commande photographique à l’occasion de l’année du Maroc on France, je fus invité à participer à une exposition photographique sur les médinas du Maroc. J’en ai saisi l’occasion pour tenter de dresser le portrait de ma ville natale. Ce faisant, je me rendais compte que c’était mon autoportrait que je faisais. Au fil du reportage, les visages réapparaissaient, les cris des enfants déchiraient du nouveau le tissu sonore de la ville ocre réussissant même à couvrir les bruits des mobylettes. Les odeurs et parfums réveillaient les souvenirs les uns après les autres. Chaque prise de vue dépoussiérait davantage la boîte à merveilles et faisait rejaillir de la mémoire des instants de vie.
Comme dans un rêve en noir et blanc les déclics livraient leurs lots de souvenirs faits d’ombre et de lumière.
Le Marrakech de mon enfance était là et impressionnait la pellicule. À chaque prise une nouvelle page de mon album de photos s’écrivait d’elle-même. Je les livre aujourd’hui telles qu’elles au lecteur.
Bon voyage au pays de l’enfance.